"L'aube du Vendredi saint se leva, grise et triste. Il pleuvait du grésil. Des corbeaux planaient au-dessus des noires sapinières du hameau de Kalmonmäki. La radio diffusait un office religieux. Le prédicateur dénonçait avec véhémence la mort cruelle du Christ, près de deux mille ans auparavant. On aurait dit qu'il tenait les Finlandais responsables de ce meurtre. Asser ordonna d'éteindre le poste. Il avait bien assez de soucis sans avoir besoin d'une crucifixion par là-dessus. Déjà qu'il devait lui-même mourir".
Quelques lignes dans les premières pages du roman d'Arto Paasilinna "Le Cantique de l'apocalypse joyeuse" (1).
Résumé du livre tel que présenté en quatrième de couverture: "Planète Terre, XXIe siècle. La fin du monde approche. Alors que l'économie s'effondre, le pétrole vient à manquer, les communications sont coupées, les villes croulent sous les déchets et la famine s'étend, aggravée par l'explosion d'une centrale nucléaire russe. Des hordes de miséreux sillonnent les continents. La troisième guerre mondiale est sur le point d'éclater...".
Le contexte est dramatique, mais, comme toujours chez Paasilinna, l'histoire est drôle. C'est celle d'une communauté de joyeux et délirants Finlandais qui revisitent les techniques de subsistance de leurs ancêtres pour tenter de vivre en autarcie. "Avec l'humour qu'on lui connaît, Arto Paasilinna plaide pour un certain retour au bon sens paysan, à une vie plus simple et plus proche de la nature, loin des diktats de la société de consommation."
(1) Traduit du finnois par Anne Colin du Terrail, éd. Denoël, 2008.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire